Licenciés pour rigolade et refus d’adhérer à un syndicat maison
En janvier 2022, trois salariés de Securispace, prestataire de sécurité pour Ampere Maubeuge, sont licenciés subitement pour « rigolade au travail » et manque de sérieux. Les trois hommes — Sylvain Favier, Frédéric Trotin et Stoyan Favier — contestent immédiatement les accusations, qu’ils estiment liées à leur refus d’adhérer à un syndicat nouvellement implanté. Ce dernier aurait orchestré des faux témoignages contre eux, en échange de promotions.
Le choc est brutal pour les trois agents : ils n’avaient reçu aucun avertissement et travaillaient depuis longtemps dans l’entreprise, notamment Sylvain Favier, chef de site pendant 25 ans. Les conséquences sont lourdes, notamment pour son neveu Stoyan, jeune propriétaire, aujourd’hui sans emploi stable.
Soutien de Yannick Charlesège de la CFTC de Renault Ampère
Grâce au soutien de la CFTC et de leur avocat Me Jean-Benoît Moreau, les ex-salariés obtiennent en 2023 une première victoire aux prud’hommes : la faute grave est annulée. Puis, en mars 2025, la cour d’appel de Douai invalide définitivement les motifs de leur licenciement, reconnaissant son caractère abusif. La cour a retenu les témoignages jugés fiables de la défense, rejetant ceux de l’accusation.
Depuis, Securispace a été liquidée judiciairement. Sylvain Favier a été embauché par l’Afeji, Frédéric Trotin travaille comme taxi ambulancier, et Stoyan cherche encore un emploi stable. Les trois hommes, qui estiment avoir vu leur carrière et leur réputation brisées, se disent aujourd’hui soulagés et fiers d’avoir prouvé leur innocence. Ils considèrent que leur honneur est « lavé » et souhaitent que leur combat soit connu du public.
Yannick Charlesege délégué du personnel de la CFTC d’Ampère a accompagné les trois hommes dans leur combat et indique : « C’était flagrant. Les attestations que nous avons fournies ont été jugées fiables, contrairement aux leurs. »
[photo de la Voix du Nord]
